Lettre de 1870 - Lettre de soldat
Désignation
Lettre de 1870
Lettre de soldat
Auteur/Exécutant
Gille Auguste
- NomGille
- PrénomAuguste
- Lieu de naissanceSt Hilaire du Harcouet : Commune
- Date de naissance1846, octobre 27
- Lieu de décèsCuers : Ville
- Date de décès1919, novembre 4
- Nationalité / CultureFrançaise
- FonctionExpéditeur
- Notice biographiqueAuguste Gille, dernier fils d'Emile Gille et d'Adèle Montembault, nait en Normandie en 1846. Il obtient un diplôme de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures option Métallurgiste à Paris en 1869. Appelé à la conscription comme soldat du Génie en septembre 1870, il est d’abord affecté au fort du Mont-Valérien, puis à celui de Vanves et finalement à celui de Montrouge, où il restera le plus longtemps pendant le Siège. Ce dernier fort est un des lieux marquants de la guerre de 1870-1871 : en janvier 1871, il est attaqué par les Prussiens et subit 22 jours de canonnade, recevant 600 à 800 obus par jour. Le 29 janvier, les troupes françaises quittent le fort et le laissent aux mains des Prussiens. Après le Siège, Auguste Gille reprend ses études et devient professeur de Mathématiques dans le sud-est de la France, notamment dans le Var et à Marseille. Il meurt dans le Var en 1919 peu de temps après sa femme, avec qui il a eu cinq filles.
Rédacteur
; Expéditeur
Date de création
1870, septembre 22 : Date de rédaction
Lieu de création
Montrouge
Domaine
Marque postale
Matière et technique
Encre
; Plume
; Crayon graphite
; Papier
Mesures
Hauteur en cm : 20,5
; Largeur en cm : 13,2
Hauteur en cm : 20,5
; Longueur en cm : 26,3
Hauteur en cm : 20,5
; Largeur en cm : 13,1
Hauteur en cm : 20,5
; Longueur en cm : 26,2
Description
Cette lettre sans enveloppe a été écrite à Montrouge le 22 septembre 1870, pour être envoyée à Rennes. Elle est constituée de deux feuilles. Elle est écrite par Auguste Gille, un soldat du génie pendant la guerre franco-prussienne et le Siège de Paris. Dans cette lettre, Auguste Gille raconte à ses parents à Rennes le récit d'une bataille et d'une fusillade près du fort de Montrouge auxquelles il a pris part et les illustre par un plan. Cette lettre rend compte également des difficultés d'acheminement du courrier au début du Siège et des conditions de vie de soldat (entassement...).
Sujet / thème
Lettre de soldat
; Soldat
; Vie militaire
; Guerre
Inscriptions / marques
Inscription manuscrite
; Contenu de la lettre.
; Mes chers parents, / Ces deux derniers jours, je n’ai pas pu écrire ; on nous a trop peu laissé de temps à nous. Vous devez avoir entendu parler de la bataille de Châtillon qui s’est livrée presque sous les canons du fort de Montrouge. Le fort a dû commencer à tirer à 11 heures, et il n’a cessé qu’au soir. Vous savez que les Français ont battu en retraite et que la mobile de Rennes s’est distinguée particulièrement. Le lendemain 20 [septem]bre nous avons été assez tranquilles. Le fort n’a tiré que quelques coups de canon sur Bourg-La-Reine ; pour nous toujours la même chose ; nous travaillons avec nos fusils chargés. Hier matin les Prussiens se sont approchés très près du fort et se sont embusqués dans les maisons, les jardins etc… Il y avait, à 600 mètres environ du fort un grand mur qui gênait la vue et qui en cas de sortie, nous aurait, il parait, fait du tort. Après déjeuner, à l’appel de 1 heure, la première escouade du génie (la mienne) composée de 20 hommes et commandée par le capitaine, a reçu l’ordre d’aller démolir le mur. Nous sommes partis le fusil en bandoulière et le pic sur l’épaule. / Une compagnie de marins nous accompagnait pour nous protéger. A peine étions-nous à 300 mètres du fort sur la route d’Orléans que nous avons été accueillis par la fusillade des Prussiens. On nous a fait débander des 2 côtés de la route en tirailleurs, et la fusillade a commencé. Les marins ont délogé les Prussiens et nous sommes partis au galop à travers la plaine jusqu’au mur que nous avons attaqué à coups de pic. Je vous assure qu’on n’y allait pas de main morte. Pendant que nous travaillions, les marins tiraillaient toujours. Derrière le mur il y a une usine dans laquelle étaient les Prussiens. A mesure que le mur tombait, nous nous découvrions forcément et nous entendions les balles nous siffler aux oreilles. Il y avait surtout une sorte de tranchée derrière laquelle les Prussiens embusqués nous ennuyaient fort. Un seul obus lancé du fort, et tombé juste au milieu de la tranchée, nous a délivrés. Le plus dangereux a été la retraite. Nous avons encore traversé en courant la petite plaine et là j’ai entendu des sifflements très peu rassurants. Comme nous ne repartions pas, on nous en a envoyé à profusion. Dans tout cela, il n’y a eu qu’un marin de blessé ; pas un sapeur n’a été touché et pourtant nous étions en belle…
Comme on ne veut plus laisser ces Messieurs approcher de si près on a envoyé hier soir un détachement de marins occuper ces maisons et toute la nuit on a entendu des coups de fusil. / Toutes les lignes de chemin de fer sont coupées et je ne sais comment ni quand ma lettre vous arrivera. Ce matin tout est tranquille. Je ne sais si on nous laissera longtemps ainsi dans le calme. On dit que les Prussiens s’établissent à Chatillon, à Bagneux, à Clamart etc. et vont bientôt nous bombarder. Mais gare à eux ; il y a des pointeurs dans les forts qui savent joliment leur métier et qui pourraient bien leur démonter leurs batteries. / Je me porte très bien. Hier j’ai attrapé une grosse ampoule ; je cognais sur mon mur comme un enragé. Il a été vite démoli, je vous assure. / Nous sommes maintenant logés dans la poudrière (vide de poudre) ; pas très mollement, bien entassés, mais mieux qu’à la belle étoile ou en campement. / Au revoir mes chers Parents, je vous embrasse tous de cœur, / Auguste / Montrouge, 22 [semptem]bre 1870
Département
Collections philatéliques
Propriétaire
Propriété de l'Etat
Mode d'acquisitionDon
Crédits
© Photo : Musée de La Poste, Paris / La Poste / Tous droits réservés
© Notice : Musée de La Poste, Paris / La Poste
Objet associé
2020.23.11 Lettre de 1870
; 2020.23.17 Lettre de 1870
; 2020.23.1 Lettre de 1870
; 2020.23.25 Lettre de 1870
Numéro d'inventaire
2020.23.7
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